La décentralisation consiste en un transfert de compétences de l’Etat central vers des collectivités territoriales ou des institutions publiques afin qu’elles puissent disposer d’un certain degré d’autonomie financière et de gestion.
D’un point de vue juridique, il existe plusieurs formes de décentralisation :
– la décentralisation administrative qui consiste à transférer des compétences et des responsabilités de l’État central vers les collectivités territoriales, comme les régions et les communes ;
– la décentralisation financière qui implique le transfert de ressources financières et de pouvoir de décision sur l’utilisation de ces ressources aux niveaux inférieurs de l’organisation ;
– la décentralisation politique qui, quant à elle, consiste à donner plus de pouvoir et de responsabilités aux citoyens dans les processus de prise de décision politique.
Pourquoi serait-il pertinent de tendre vers une décentralisation effective à Madagascar ?
La décentralisation présente de nombreux avantages :
– elle permet d’abord une meilleure prise en compte des particularités et des contraintes locales. Grâce à une meilleure connaissance des spécificités du territoire concerné, la décentralisation aide à améliorer les politiques économiques dans certains domaines d’intervention ;
– elle favorise ensuite la mise en place d’une nouvelle gouvernance publique, en faisant notamment participer les citoyens dans la gestion des affaires locales ;
– elle contribue enfin à une amélioration de l’efficacité et de la transparence de l’administration publique, à la condition toutefois que soit mise en place une institution de contrôle et de surveillance.
La réussite d’une politique de décentralisation suppose, néanmoins, la prise en compte des problèmes de coordination et de confusion des responsabilités, ainsi que des inégalités entre les différentes régions ou collectivités territoriales.
Par ailleurs, la décentralisation appelle obligatoirement une conciliation entre, d’un côté la reconnaissance d’une autonomie financière des collectivités décentralisées et de l’autre, le maintien du caractère unitaire de l’État malgache, et ce malgré les divergences politiques et culturelles entre les différentes régions.
Pour finir, il est essentiel de mettre en place des mécanismes de redistribution (généralement appelé péréquation) qui vise à réduire les écarts de richesse, et donc les inégalités entre les différents territoires.
Quoiqu’il en soit, le territoire malgache est, et doit demeurer, un et indivisible.
Que Dieu bénisse le peuple malgache et protège notre Nation !
Gianni Rakotonanahary