Pourtant, comme le dit si bien un proverbe turc : « La précipitation est toujours suivie de l’infortune, la patience seule amène le salut ». Hegel aurait très bien pu écrire que rien de grand ne s’est jamais accompli dans le monde sans « patience ». La mise en perspective des choses et des événements est essentielle à celui qui veut donner corps à ses idées.
L’architecte et le chef politique ont ceci de commun qu’ils prennent comme point de départ l’analyse. L’un se livre à une analyse du terrain à bâtir pour déterminer le type de fondation adapté au projet qu’il envisage d’entreprendre, pendant que l’autre s’évertue à étudier les structures politiques, juridiques, économiques et sociales de la société qu’il souhaite transformer. Ce préalable nécessaire demande certes du temps, mais permet d’éviter les écueils et les malfaçons. Quoiqu’il en soit, les chefs-d’œuvre se dessinent avec un crayon.
L’action, quant à elle, découle de la réflexion. Elle est la concrétisation, l’accomplissement du plan élaboré par les bâtisseurs. Elle est la partie visible de l’iceberg, celle que le commun des mortels pourra contempler, sans jamais s’interroger sur ce qui permet à l’édifice de tenir debout.
À la lumière de cette analyse, il nous faut prendre le temps de la réflexion et de mettre de l’ordre dans nos idées avant de bâtir, ensemble, les fondations de la nouvelle société malgache, parce qu’encore une fois, l’action précède la réflexion.
Que Dieu bénisse le peuple malgache et protège notre Nation !
Gianni Rakotonanahary