Madagascar : d’une société archaïque à une société moderne

Madagascar : d’une société archaïque à une société moderne

La puissance d’un État conditionne sa capacité à peser sur la scène internationale. Sa faiblesse le met, a contrario, dans une situation de dépendance politique, économique et sociale vis-à-vis des bailleurs de fonds internationaux.

Aujourd’hui, Madagascar fait partie de ces pays qui dépendent d’une aide extérieure pour assurer sa survie. Cette situation est de nature à compromettre sa souveraineté, son intégrité territoriale et son indépendance. Ainsi en est-il, par exemple, de notre incapacité à récupérer les Îles Éparses (Juan de Nova, Europa, les Glorieuses et Bassas da India) malgré les résolutions de l’ONU, résolutions selon lesquelles : « L’Assemblée générale des Nations Unies invite le gouvernement [français] à entamer sans plus tarder des négociations avec le gouvernement malgache en vue de la réintégration des îles précitées qui ont été séparées arbitrairement de Madagascar ».

Devant cet état de fait, il est désormais temps pour nous de construire une nation malagasy puissante économiquement et militairement, influente politiquement, et humainement et écologiquement engagée. Nous devons, plus que jamais, être soudés dans un effort collectif, pour construire un espace de paix, de sécurité et de prospérité partagée, et ainsi assurer notre indépendance vis-à-vis de la France et de tous ceux qui ne cessent de convoiter nos ressources naturelles.

Pour construire cette société nouvelle, il est, à mon sens, nécessaire de combiner deux éléments : une volonté politique affirmée et une implication sans faille de la société civile.

S’agissant d’abord de la volonté politique, les dirigeants malagasy doivent s’inscrire dans une démarche sincère visant à déployer toutes les ressources nécessaires pour atteindre cet objectif d’une société moderne et prospère. La défense des intérêts du pays, qu’ils soient d’ordre stratégique, géopolitique, économique ou social, suppose un savant mélange de talent, d’abnégation, de responsabilité, de volontarisme et de courage politique. Seul un grand leader sera en capacité de porter haut les couleurs de l’avenir de notre pays.

S’agissant ensuite de l’implication de la société civile dans la transformation de notre pays, il est essentiel que les citoyens malagasy aient conscience des enjeux cruciaux auxquels Madagascar se trouve confronté. Pour cela, je demande aux intellectuels de notre pays d’éveiller l’esprit politique du peuple à travers des débats publics, des conférences, des colloques, des séminaires ou encore des conventions. Cette longue marche vers une autonomie intellectuelle des citoyens est une condition indispensable à l’émergence de nouvelles idées et de nouvelles vocations pour une nouvelle nation malagasy. Je crois à la force des idées comme on peut croire en la puissance de l’action de grâce. Dans un pays ruiné comme c’est le cas de Madagascar, seuls l’audace, l’orgueil et le talent sont susceptibles de révolutionner notre façon de penser et de faire. Quoiqu’il en soit, rien de grand ne peut se faire sans une participation active du peuple dans la gestion de la cité. Je considère la société civile comme un acteur à part entière de cette démarche de réflexion et d’action.

Pour finir, la construction d’une nation malagasy puissante économiquement et militairement, influente politiquement, et humainement et écologiquement engagée, il est nécessaire d’enraciner le décollage économique dans une planification économique, une structuration du tissu industriel, et dans une éducation de masse et de qualité.

Tout ceci ne relève ni d’un fantasme, ni d’une quelconque chimère. Il est le fruit d’une profonde réflexion sur l’approche future à adopter pour permettre au peuple malagasy de s’émanciper et de s’épanouir enfin.

Que Dieu bénisse le peuple malgache et protège notre Nation !

Gianni Rakotonanahary

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