Selon Transparency France, la corruption se définit comme : « le fait pour une personne investie d’une fonction déterminée (publique ou privée) de solliciter ou d’accepter un don ou un avantage quelconque en vue d’accomplir, ou de s’abstenir d’accomplir, un acte entrant dans le cadre de ses fonctions. » Elle est le principal obstacle au développement économique et social dans le monde. Facteur d’inégalités sociales, elle décourage l’investissement privé et maintient les populations les plus vulnérables dans la spirale de la pauvreté et de l’exclusion sociale.
Classé à la 149ème place sur 180 pays sur l’indice de perception de la corruption 2020, Madagascar fait figure de mauvais élève. Même avec une légère amélioration de son score, notre pays demeure loin de ses objectifs pour l’horizon 2024.
C’est pourquoi, il me semble opportun de promouvoir le modèle singapourien de lutte contre la corruption et de l’appliquer au cas de Madagascar. À Singapour, le combat contre ce phénomène dévastateur passe par l’éducation publique. Des projets éducatifs de sensibilisation aux méfaits de la corruption sont mis en place dans les établissements scolaires. Les écoles servent donc de théâtre pour renforcer la lutte contre cette anomalie sociale.
Le deuxième dispositif anti-corruption mis en place à Singapour est d’ordre juridique. Il se base sur des lois efficaces qui ont permis de définir de manière précise les infractions de corruption et les peines applicables. Les peines sévères infligées aux personnes qui se rendent coupables de corruption ont eu un effet dissuasif sur l’ensemble de la population singapourienne.
À ces deux piliers (sensibilisation dès le plus jeune âge au phénomène de corruption, et un dispositif législatif efficace et dissuasif) s’ajoutent celui d’un « système judiciaire transparent, juste et équitable. » Cela suppose une transformation radicale de notre système judiciaire et une sensibilisation accrue des Magistrats au danger que représente la corruption pour la société malagasy.
Pour finir, force est de reconnaître que la cité-État qu’est Singapour connaît une gestion responsable des affaires publiques et des ressources publiques. Cette bonne gouvernance, couplée avec une administration et des agences anti-corruption efficaces, ont permis de renforcer considérablement la lutte contre la corruption, faisant ainsi de Singapour le 4ème pays le moins corrompu au monde. Le développement économique qui s’en est suivi est bien la preuve que l’éradication de ce problème est fondamentale et est une condition préalable à toute chose.
C’est pourquoi, j’invite les décideurs politiques malagasy à suivre le chemin tracé par nos amis singapouriens, pour qu’enfin, nos familles puissent vivre dignement de leur travail, sans craindre de devenir, à tout moment, les victimes de la cupidité et de l’injustice des hommes.
Que Dieu bénisse le peuple malgache et protège notre Nation !
Gianni Rakotonanahary